Il conclut que le métabolite R471811 du Chlorothalonil, un fongicide interdit depuis 2020, est la molécule la plus fréquemment mesurée dans les eaux destinées à la consommation humaine qui ont été analysées. Le métabolite a été retrouvé dans 57 % des échantillons, et dans 34,1% des cas, sa concentration était supérieure à la limite de qualité de 0,1 µg/L.
La réglementation française fixe une limite de qualité de 0,1 µg/L par pesticide ou par métabolite pertinent et de 0,5 µg/L pour la somme des concentrations des pesticides et des métabolites pertinents mesurés. Toutefois, à l’inverse des autres limites de qualité déterminées sur des bases sanitaires, celle des pesticides a été fixée sur des considérations environnementales. La diversité des pesticides et de leurs métabolites fait que chaque molécule a un seuil sanitaire différent.
Aucune crainte pour la consommation de l'eau du robinet
C’est cette valeur, la valeur sanitaire maximale ou Vmax, qui est utilisée par les autorités sanitaires pour gérer les situations de dépassement de la valeur de 0,1 µg/L. Ainsi, si la concentration mesurée dans l’eau destinée à la consommation humaine est supérieure à la limite de qualité de 0,1 µg/L, mais inférieure à la Vmax, l’eau peut continuer à être consommée sans risque pour la santé, mais des actions doivent être entreprises par le distributeur d’eau pour que l’eau distribuée redevienne conforme.
Pour le métabolite R471811 du Chlorothalonil, l’Anses n’a pas été en mesure d’établir une Vmax. Dans l’attente de l’examen des données disponibles, les autorités sanitaires ont résolu d’utiliser une valeur déterminée par les autorités allemandes, appelée valeur sanitaire transitoire (VST). Cette valeur est de 3 µg/L.
Les ressources en eau en Ile-de-France, à l’instar du reste du pays, sont contaminées par le Chlorothalonil R471811. Les concentrations mesurées aux prises d’eau des principales usines de production d’eau potable sont de l‘ordre de 0,4 – 0,5 µg/L dans la Marne et l’Oise, voire de 0,6 µg/L dans la Seine. Les filières conventionnelles dont sont équipées les usines, bien que complètes et très performantes, ne permettent pas de retenir cette molécule, dont les concentrations mesurées dans l’eau produite sont sensiblement équivalentes à celles mesurées dans la ressource.